La science n’existe pas mais ce n’est pas non plus un conte de fées. Cet aphorisme étrange ressort d’un livre à la fois sérieux et agréable à lire. Son auteur, Frédéric Chaberlot, un physicien - gage de sérieux - s’appuie pourtant sur la culture populaire - BD et films - pour répondre à des questions majeures : qu’est-ce qu’une preuve scientifique ? Pourquoi la science et les technologies alternent-elles les histoires merveilleuses et horribles (le vaccin et la bombe) ? Qui est responsable de cette ambivalence ?
«La science n'existe pas», écrit le physicien. Ce qui existe, c'est une «pratique, que nous intellectualisons et transformons en une idée, un concept, une abstraction. Vous ne rencontrerez jamais la science au coin de la rue pour discuter avec elle. Ce qui existe, insiste l'auteur, ce sont des êtres humains qui pratiquent, produisent et consomment de la science». Ce point de vue pourrait sembler relativiste si l'on remplaçait le mot science par religion ou art. Mais, justement, Chaberlot ne l'est pas. C'est pourquoi il consacre la majeure partie de l'ouvrage à montrer comment la «preuve scientifique» - celle qui nous permet de considérer de manière définitive que la Terre est ronde et qu'elle tourne sur elle-même - se distingue radicalement de toute autre approche.
Le propos se poursuit avec une réflexion sur les relations entre sciences, applications technologiques et sociétés, pour conclure que l'attitude de responsabilité individuelle et c