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Analyse

Une physique avantageuse

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La quête du boson de Higgs a permis une révolution technologique, voire sociale.
publié le 4 juillet 2012 à 20h46

Aquoi sert la physique fondamentale s'interrogent certains devant les cris de joie des physiciens à l'annonce de la découverte du boson de Higgs ? A hisser haut «l'honneur de l'esprit humain» aurait répondu le mathématicien Jean Dieudonné. Et c'est vrai. La quête des constituants ultimes de l'Univers et des forces qui les organisent a commencé avec les spéculations métaphysiques des Grecs, dont l'hypothèse atomiste de Démocrite peut être considérée comme fondatrice d'une démarche désormais plurimillénaire. Ne jamais renoncer à savoir ce qu'est l'Univers, le fouiller tant et plus, près et loin, des fins fonds du Cosmos à celui des atomes, voilà une caractéristique des civilisations qui refusent d'être mortelles.

Toutefois, la mise en œuvre de cette démarche, au XXIe siècle, dépasse de très loin cette simple approche métaphysique et culturelle. Casser de la particule, à l'aide de machines gigantesques et coûteuses - le LHC aura exigé près de 4 milliards d'euros d'investissement, le Cern a besoin d'un budget d'environ 700 millions d'euros par an - ne permet pas seulement de dresser la liste des constituants de l'Univers.

Cela permet aussi de passer l’ensemble des concepts de la physique au banc d’essai le plus exigeant que l’on puisse imaginer, une bonne manière de les affûter, de les renverser si nécessaire.

Cela suppose de repousser très loin les limites de technologies de pointe. A l'époque où le LHC est décidé, presqu'aucun de ses composants n'est disponibl