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Pendant l’été, la glace arctique a dégusté

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Climat. La fonte estivale de la banquise s’est accélérée comme jamais cette année, dépassant toutes les prévisions.
(Image Nasa)
publié le 6 septembre 2012 à 19h07

«C'est un nouveau record qui n'est pas anecdotique.» Christine Provost, océanographe au Laboratoire d'océanographie et du climat (Locean) du CNRS et de l'université Pierre-et-Marie-Curie, qualifie ainsi la rétraction estivale spectaculaire de la banquise arctique cet été. Un nouveau signe, indubitable, du changement climatique en cours, dont l'ampleur dépasse les prévisions scientifiques.

Il suffit de considérer l'étendue de la banquise à la fin de l'été lors des années 80 et les observations par satellites de ce début septembre, disponibles sur le Net (1), pour l'admettre. Alors que la glace occupait auparavant la quasi-totalité de l'océan Arctique, elle n'en recouvre plus qu'une petite moitié, à peine 2,5 millions de kilomètres carrés. Quant au reste de la banquise, replié sur la côte nord du Groenland et les îles canadiennes, il s'effiloche. De vastes «bassines d'eau», explique Christine Provost, s'y étalent. Tandis que l'eau la ronge par-dessous.

Régime. Le bouleversement le plus important est la diminution de l'épaisseur et donc du volume de la banquise. «Auparavant, la glace affichait une épaisseur moyenne de 3 mètres et parfois plus. Une glace de plusieurs années, plus rigide et plus résistante. Aujourd'hui, même en hiver, elle dépasse rarement 1,50 mètre au cœur de la banquise, comme le montrent des mesures réalisées in situ», relate l'océanographe. Cet effondrement du volume des glaces explique le nouveau régime de la banqui