La semaine dernière, la revue scientifique Nature a publié une exceptionnelle série d'articles relatant les résultats du programme Encode : Encyclopedia of DNA Elements (1). Ils représentent un volume gigantesque d'informations - l'équivalent de 3 000 DVD - sur le génome humain pris comme un tout, et donc bien au-delà des seuls gènes. Ce programme est réalisé par un consortium international qui regroupe plus de 400 scientifiques sous la direction des principales universités américaines (Harvard, Stanford, MIT…) et des instituts nationaux de la santé (NIH), organismes de recherche en biomédecine aux Etats-Unis. Lancé en 2003, il monte en puissance.
Quel est le sens de cette nouvelle exploration de notre génome ? Réponse d’un biologiste iconoclaste, Jean-Jacques Kupiec (2), chercheur à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) au centre Cavaillès de l’Ecole normale supérieure, à Paris, qui conteste la théorie génétique dominante.
Quel est l’objectif du programme Encode dont la revue Nature vient de publier d’importants résultats ?
Encode vise à prolonger le programme de séquençage du génome humain. Depuis ses débuts, la biologie moléculaire suppose que notre génome contient une information génétique qui gouverne notre fonctionnement et que, pour le comprendre, il nous faut déchiffrer cette information, lire le «grand livre de la vie», selon l'expression consacrée. Cette vision réductionniste dans laquelle le vivant s'explique à partir des gènes est réaffirmée dans le numéro de la revue Nature.
Dans les années 80-90, les biologistes pens