Publish or perish ! Publiez ou périssez, ce mot d'ordre fut imposé par les gouvernements aux scientifiques de la recherche publique il y a une vingtaine d'années. L'une des conséquences de la fin des budgets sans cesse croissant des années 50 aux années 80, remplacés par une gestion plus malthusienne des deniers publics consacrés à la recherche. Ce mot d'ordre était censé purger les labos des chercheurs médiocres. Il a manifestement un autre effet : faire fleurir la science frauduleuse.
Il y aurait de plus en plus de fraudes et de plagiats, provenant du cœur du système scientifique - Etats-Unis, Allemagne, Japon -, dans toutes les revues, y compris les plus réputées (Science, Nature, PNAS…). Tel est le résultat majeur exposé par les auteurs (1) d'un article paru ce lundi dans les Proceedings de l'Académie américaine des sciences (PNAS).
Sur la période 1975-2011, ils ont recensé, dans une base de données sur les recherches publiées en sciences de la vie et biomédecine, plus de 2 000 articles rétractés après publication. Une part certes encore marginale (moins de 0,01% sur la période 2005 à 2011), mais l’évolution du nombre et de la cause des rétractations fait frémir.
Le nombre ? Pour la décennie 1980, on ne compte que quelques dizaines de rétractations. Contre plus de mille pour la seule période 2007-2011 ! Une épidémie fulgurante.
Les causes ? Retirer un article après s'être rendu compte soi-même d'une erreur est l'honneur d