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Interview

OGM «Le scandale médiatique est contre-productif»

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Présidente du comité économique éthique et social du Haut Conseil des biotechnologies, Christine Noiville revient sur la controverse déclenchée par l’étude du Pr Séralini.
publié le 18 octobre 2012 à 19h06

Comment évaluer les risques et les bénéfices des plantes génétiquement modifiées (PGM) agricoles ? C’est la question posée par l’étude de l’équipe de Gilles-Eric Séralini (université de Caen). Une étude conduite sur des rats nourris durant deux ans avec une diète plus ou moins riche en maïs (NK603), dont le transgène le rend tolérant à l’herbicide Roundup de Monsanto. Certains rats étant soumis au désherbant. Cette diète provoquerait, selon Séralini, la survenue de désordres graves, dont des tumeurs.

L'étude du Pr Séralini a été vivement contestée par des biologistes lui reprochant des défauts rédhibitoires. Sa médiatisation - elle a été confiée à quelques journalistes qui ne devaient recueillir l'avis d'aucun autre scientifique - a également été critiquée. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses) doit rendre son avis la semaine prochaine.

Christine Noiville préside le comité économique, éthique et social (CEES) du Haut Conseil des biotechnologies (HCB). Juriste au CNRS, elle est directrice adjointe du laboratoire de droit comparé de Paris-I Panthéon-Sorbonne.

Que retirez-vous des volets médiatique et politique de l’étude conduite par le Pr Séralini ?

On peut évidemment regretter la précipitation de certains journalistes et politiques. Considérer avec sérieux cette étude et constater qu'elle soulève des questions importantes sur la conduite de l'expertise des OGM est indispensable. Mais décréter sans attendre qu'elle représente la vérité scientifique était prématuré. Le ministre de l'Agriculture a ai