Les neurosciences passent au blanc. Nulle lessive de printemps mais l’annonce d’un nouvel outil pour guider l’une des explorations les plus vertigineuses de la science contemporaine, celle du cerveau. Cet outil est un atlas. Construit par informatique, il se présente en trois dimensions et non sur un plan. Il offre aux neuroscientifiques une cartographie d’une précision époustouflante de la matière blanche du cerveau. Réalisé dans le cadre d’un vaste projet international, baptisé Connect (1), il vient de faire l’objet, le 19 octobre, d’une grande réunion de ses auteurs, sur le site du laboratoire NeuroSpin, à Saclay (Essonne), où se trouvent certains des plus puissants systèmes d’imagerie à résonance magnétique (IRM) du monde, utilisés dans cette opération.
«Comme du cristal»
Le cerveau, croit-on souvent, c’est la matière grise. Mais notre boîte crânienne n’abrite pas un bloc de matière grise uniforme. Celui du cortex et des neurones, les longues cellules qui, connectées entre elles par milliards, constituent le support de nos activités cérébrales. Des activités qui vont de la commande musculaire consciente, ou des réflexes nécessaires à la survie, à la pensée complexe qui produit la théorie de la relativité générale.
Cette matière grise est indissociablement liée à une matière blanche «dont les fibres, formées de paquets d'axones protégées par des gaines de myéline, permettent les connexions intracérébrales et transmettent les informations entre régions du cerveau. Ce sont nos autoroutes de