Menu
Libération

La menace des océans-bouilloires

Article réservé aux abonnés
Climat. Les leçons à tirer de l’époque, il y a 250 millions d’années, où les mers chaudes étaient un désert.
publié le 1er novembre 2012 à 19h06

Imaginez la Terre d’il y a 250 millions d’années, à la limite du Permien et du Trias. S’y déroule une crise biologique provoquée par des épanchements volcaniques gigantesques, visibles aujourd’hui dans les plaines de Sibérie, comme l’a montré Vincent Courtillot de l’Institut de physique du globe de Paris. C’est la plus sévère extinction d’espèces connue dans l’histoire de la vie, provoquée entre autres par le violent effet de serre déclenché par le gaz carbonique émis par les volcans.

La Terre, à l'époque de cet épisode dramatique, diffère de la nôtre : les terres émergées sont unies en un mégacontinent, la Pangée, qui s'étend du nord au sud de la planète. Et un océan, la Tethys, occupe l'essentiel des tropiques. Or cet océan, entre les 30e parallèles nord et sud, est un vaste désert, une «dead zone», affirme une équipe internationale (Yadong Sun et al., Science du 19 octobre) durant au moins 1 million d'années. Pourquoi ? Trop chaud.

L’ensemble du globe a connu une hausse brutale du thermomètre, amenant des espèces tropicales à vivre non loin des pôles. Les tropiques ont dépassé les limites admises par la plupart des êtres vivants. Les eaux de surface ont affiché des températures de 36 °C voire, en une occasion, proche des 40 °C, tandis que celles sur les terres émergées tropicales montaient à plus de 50 °C.

Aucune simulation par ordinateur du climat futur, réchauffé par nos émissions de gaz à effet de serre, ne promet une catastrophe de c