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Planète sensible

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Climatologie . Selon deux scientifiques, les modèles qui tablent sur une forte réaction à nos émissions de gaz à effet de serre sont plus fiables que ceux promettant un moindre changement.
publié le 8 novembre 2012 à 19h06

Le climat va t-il réagir avec violence ou douceur au coup de fouet humain, nos émissions de gaz à effet de serre ? Plutôt avec violence, répond un article (1) paru ce matin dans la revue Science. Signé de John Fasullo et Kevin Trenberth, du Centre national de recherche atmosphérique de Boulder (Etats-Unis), il conclut que «les modèles climatiques les plus sensibles [à la perturbation anthropique, ndlr] fonctionnent mieux et les modèles les moins sensibles ne sont pas capables de bien reproduire des aspects décisifs du climat actuel».

Les deux scientifiques se sont attaqués à l’un des points noirs de la prévision climatique. Entre les modèles qui promettent une réaction douce du climat aux émissions de gaz à effet de serre et ceux qui menacent d’un coup de bambou, la différence est grande. En températures globales, les premiers aboutissent à une hausse de 1,5°C en fin de siècle, pour un doublement de la concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère, les seconds affichent 3°C. Avec un scénario d’émissions plus fortes, la fourchette va de 3°C à 6°C.

Or, jusqu'ici, les spécialistes es-simulations numériques n'avaient pas d'arguments convaincants pour favoriser ou discréditer un modèle plutôt qu'un autre. Leur principale source d'incertitude demeure la représentation des nuages, systèmes physiques très complexes. L'essentiel des différences, expliquent Fasullo et Trenberth, provient de la manière dont les «paramètres et l'ajustement aux observatio