Du succès au repli frileux : ce pourrait être l’histoire d’Ariane, la fusée européenne brandie comme symbole de l’Union par des responsables politiques en mal de réussites. C’est l’un des enjeux de la réunion du Conseil ministériel de l’Agence spatiale européenne, à Naples (Italie), les 20 et 21 novembre. Il doit décider de l’avenir de la fusée européenne, garant d’un accès indépendant à l’espace. Faut-il poursuivre en grand, avec une fusée lourde capable de lancer des satellites utilitaires, mais aussi de participer à l’exploration robotique et humaine de l’espace ? Ou faut-il se contenter d’une version moins puissante et limitée à l’utile ? Le choix donne lieu à d’intenses discussions entre acteurs - l’industriel Astrium, les agences spatiales française et allemande, Arianespace et les ministres. Au ministère de la Recherche, on narre avec ironie, en évoquant «deux de Funès», la venue des patrons d’Astrium et du Cnes (l’agence française), chacun venu défendre avec ardeur des stratégies opposées devant la ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso.
Une affaire d’un milliard et demi d’euros
Faut-il ou non finir le développement d'Ariane 5 ME (pour «mid-life evolution»), avec le moteur cryogénique Vinci du troisième étage, réallumable ? Il permettrait enfin d'obéir à la loi spatiale française en pilotant le suicide dans l'atmosphère du troisième étage après sa mission afin d'éviter de générer un débris dangereux de plus. Et autoriserait des manœuvres plus agiles lorsque la fusée larg