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Interview

«L’emploi dans nos labos reste l’urgence»

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A trois jours de l’ouverture des Assises nationales de l’enseignement supérieur, Alain Trautmann, membre du conseil scientifique du CNRS, fait le point sur les attentes des chercheurs.
Paris, le 2 février 2009. Amphithéâtre Richelieu de l' Université de la Sorbonne. Assemblée générale de la coordination nationale des enseignants des universités, qui rassemble notamment le Snesup, premier syndicat du supérieur, les associations Sauvons la recherche et Sauvons l'université, pour appeler à une grève illimitée. Les enseignants réclament le retrait de la réforme de leur statut, la suspension de la réforme de la formation des enseignants et critiquent les suppressions de postes prévues dans le (Sébastien CALVET)
publié le 22 novembre 2012 à 19h06

(Photo Sébastien Calvet pour Libération)

Lundi et mardi, le Collège de France accueille les Assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche. Une initiative lancée par la ministre, Geneviève Fioraso, dès sa nomination après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée. Préparées par des réunions en région, elles doivent donner lieu à une loi-cadre, qui doit remplacer la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités, votée en 2007) censée réorganiser le système universitaire et ses relations avec les organismes de recherche.

Les attentes des scientifiques et universitaires font écho à près de dix ans de conflits violents qui les ont opposés au pouvoir politique, mais aussi entre eux sur le mode de financement et la place de la recherche publique dans le processus d’innovation.

Alain Trautmann fut l’un des protagonistes majeurs de ces événements. Comme fondateur et premier porte-parole du mouvement Sauvons la recherche (SLR) qui, après avoir rempli les rues au printemps 2004, a joué un rôle dans sa déroute aux élections régionales ont considéré les leaders de la droite. Biologiste, médaille d’argent, en 2010, du CNRS - dont il est membre du conseil scientifique, élu par ses pairs directeurs de recherche.

Les Assises nationales sont présentées par le gouvernement comme le signe de sa volonté de concertation. Qu’en espérez-vous ?

Les attentes des scientifiques et des universitaires sont à la mesure des conflits des neuf dernières années. En 2004, les manifestations massives et la démission collective de milliers de directeurs de laboratoires contre l’étranglement budgétair