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Le Groenland fond avec gravité

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L’étude de la calotte polaire par des satellites ultrasensibles à la gravitation montre sa rapide diminution.
Au Groenland. (Photo Michael Kappeler. Reuters)
publié le 22 novembre 2012 à 19h06

Sir Isaac Newton en serait resté baba. Utiliser la gravitation pour mesurer les variations de la masse des glaciers polaires de l’Antarctique et du Groenland ! Il n’aurait certainement pas imaginé une telle application des lois fondamentales de la physique. C’est pourtant ce que sont désormais capables de faire les scientifiques.

Tout part de la mise en orbite d’un duo de satellites, en 2002, pour la mission germano-américaine GRACE (Gravity, Recovery and Climate Experiment). Ils évoluent à 500 km d’altitude, sur une orbite passant par les pôles, et 220 km l’un derrière l’autre en restant en contact permanent par laser. Ce qui leur permet de mesurer avec une précision diabolique - l0 microns, un dixième de cheveu - la distance qui les sépare. Du coup, la moindre variation spatiale et temporelle du champ de gravité terrestre agissant sur cette distance est enregistrée. Le dispositif est si sensible qu’il détecte la variation de gravité locale provoquée par les variations saisonnières de la quantité de glace de la calotte polaire arctique. Et donc la diminution tendancielle, au fil des ans, de cette masse, susceptible d’élever le niveau marin. C’est l’une des menaces du changement climatique provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel.

Cartes. Le Groenland fond-il ? Oui, répond un article (1), paru lundi, signé de deux géophysiciens de Princeton University (Etats-Unis). Christopher Harig