Au CNRS aussi, on pratique le mariage pour tous. La preuve : Turing et Ada vivent en couple. Pas de cris à prévoir, cela reste très old fashion. Puisque Turing - Alan de son prénom, est un monsieur. Et qu'Ada - Lovelace de son nom, est une dame. C'est du moins ce qu'on peut supposer, car le sexe des supercalculateurs demeure un mystère profond.
Le couple est bien installé, depuis cet été, dans les locaux de l'Institut du développement et des ressources en informatique scientifique (Idris) d'Orsay (Essonne), le centre de «calcul intensif» du CNRS, explique Alain Fuchs, son PDG, en présentant les deux machines à mouliner du chiffre. Leur mission : participer à la force de frappe informatique de la science française et européenne en y apportant une puissance «pétaflopique». Les deux supercalculateurs offrent en effet à la communauté scientifique plus d'un pétaflop/seconde -, soit un million de milliards ou 1015 opérations par seconde. De quoi simuler «le climat futur, le comportement d'un système moléculaire pour la pharmacie, l'évolution de l'Univers ou le fonctionnement d'un moteur d'avion», précise Alain Fuchs.
Le couple reste très classique. Turing, dont le nom rend hommage à Alan Turing, l’un des pères de l’informatique, occupe le rôle «mastard». Ce système Blue Gene/Q d’IBM offre une puissance de 0,836 pétaflop/s. Doté de 65 536 cœurs de calcul d’IBM, il dispose d’une mémoire interne de 65 téraoctets (un téra, c’est m