Menu
Libération

Forêts trop fragiles

Article réservé aux abonnés
Deux études récentes montrent leur vulnérabilité. L’une craint le déclin des vieux et grands chênes, ormes ou séquoias… L’autre décrit le mécanisme qui rend tous les arbres sensibles aux sécheresses.
publié le 20 décembre 2012 à 19h06

Sauvons les grands chênes. Et les séquoias, et les châtaigniers, et les eucalyptus, et les ormes Bref, tous les arbres, du moment qu'ils sont vieux et grands ! Un appel de Robin des bois ou d'un chef amérindien ? Nenni. Ce cri qui proclame que Big is beautiful, utile, voire nécessaire dans nos forêts, vient de paraître dans la revue Science sous la plume de trois biologistes travaillant en Australie et aux Etats-Unis (1).

Habitat dans les troncs

Certes, l'article n'offre pas de quantification globale du processus qu'il dénonce. Mais les trois chercheurs s'inquiètent en raison des fonctions spécifiques et irremplaçables dans les écosystèmes des arbres qu'ils défendent. «Les grands et vieux arbres, écrivent-ils, stockent de grandes quantités de carbone, créent des micro-environnements spécifiques caractérisés par un haut niveau de nutriments dans le sol et de variétés d'espèces de plantes. Ils jouent un rôle crucial dans le régime hydrologique local et fournissent une nourriture abondante pour de nombreux animaux avec des fruits, des fleurs, des feuilles.» Ces actions ne concernent pas seulement les forêts mais aussi les paysages agricoles, tant pour la dispersion des pollens, que pour la restauration de la végétation ou l'habitat de nombreux animaux.

Les auteurs présentent des exemples, sous diverses latitudes. Les vieux eucalyptus australiens hébergent ainsi plus de quarante espèces d’animaux dans leurs trous, tandis que les jeunes leur opposent des troncs intacts. Un rôle