Les Gaulois avaient raison. Ce qu’il faut craindre, c’est que le ciel nous tombe sur la tête. Du moins ce qu’il y a dans le ciel, et même au-dessus : nos déchets spatiaux qui encombrent l’espace circumterrestre. Depuis 1957, plus de 7 000 satellites ont été lancés. Ils ont pour la plupart cessé de fonctionner - on compte environ 800 satellites actifs - et sont retombés sur Terre. Mais il reste près de 20 000 objets en orbite, les trois quarts à moins de 1 000 km d’altitude. Le catalogue de l’US Space Command, qui les traque à l’aide de radars, en affiche près de 15 000 - satellites inactifs, étages de fusée, sangles, boulons et pièces diverses de plus de dix centimètres.
Ces objets représentent une double menace. D'abord, logique et gaulois, celle de «leur retour sur Terre», explique Christophe Bonnal, expert du Centre national d'études spatiales (Cnes), l'agence spatiale française. Pour ne pas l'oublier, il garde dans son bureau une sphère de titane d'un mètre et 50 kg, un réservoir d'hélium d'une fusée Ariane tombé dans un jardin en Ouganda. «Il y en a 200 comme ça dans l'espace, qui retomberont on ne sait quand, ni où. Et ce n'est qu'un exemple. Il y a aussi des turbopompes, des tuyères, 296 troisièmes étages du lanceur russe Cosmos 3M qui pèsent près de 2 tonnes», avertit l'ingénieur qui fait partie du groupe d'experts mobilisés par le Comité interagences sur les débris (IADC). «En moyenne, il tombe un objet lo