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Libération

Pollinisation : hommage à la vie sauvage

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Deux études viennent mettre à bas le mythe du rôle de l’abeille domestique.
publié le 28 février 2013 à 19h06

La revue Science publie aujourd'hui pas moins de trois articles qui éclairent d'un jour nouveau les polémiques sur les abeilles. Le premier texte (1), signé par plus de 50 chercheurs de plusieurs pays, démolit un mythe, celui des abeilles domestiques comme principal, voire seul pollinisateur de nombreuses cultures. Réalisée sur 600 champs dans 41 systèmes culturaux de tous les continents, sauf l'Antarctique, cette étude montre le rôle majeur des insectes sauvages dans les pollinisations et surtout leur efficacité. L'abeille domestique ne peut être aussi bien adaptée à la morphologie de certaines fleurs que des insectes qui ont coévolué avec les plantes dont ils dépendent. Elle ne peut donc complètement les remplacer, comme l'espèrent souvent agriculteurs et arboriculteurs lorsqu'ils «prêtent» leurs champs et vergers aux apiculteurs.

La conclusion des auteurs de l’étude n’est pas de négliger l’apport des abeilles domestiques, mais de montrer qu’elles complètent, et non remplacent, le travail de base des insectes sauvages. Il faut donc une approche globale de leurs problèmes, protéger les deux types de populations, en particulier des insecticides.

Une protection d’autant plus importante, souligne le deuxième article (2), que le changement climatique est néfaste aux insectes pollinisateurs. Avec la modification des dates de floraison, auxquels ils s’étaient adaptés, les réseaux plantes-pollinisateurs sont bousculés, ce qui s’ajoute aux transformations des paysages par l’