Exceptionnel, rapide, inconnu depuis quelque 11 000 ans. Tel apparaît le coup de chaud enregistré par le climat planétaire depuis quarante ans au regard d'une étude publiée ce matin dans la revue Science. Signée de quatre paléoclimatologues américains (1), elle compare l'envolée récente des températures de la basse atmosphère et de la surface des océans - la «température moyenne de la Terre» - à sa reconstruction sur les 11 300 dernières années. Jusqu'alors, cette comparaison n'était possible que sur les 1 500 dernières années (2).
L’équipe de Shaun Marcott a réuni 73 enregistrements paléoclimatiques, pour 80% d’entre eux des sédiments marins, bien répartis en latitudes et longitudes. Puis, ils ont intégré ces températures sur une grille de 5° par 5° sur toute la planète. Le résultat n’a certes pas la précision des mesures météorologiques actuelles. La résolution temporelle des séries va ainsi de 20 à 500 ans pour une moyenne de 120 ans.
Résultats ? Entre il y a 10 000 et 5 000 ans, la température moyenne de la Terre semble de 0,4°C supérieure à celle calculée pour 1961-1990, avec un maximum possible à 0,6°C. Cette époque inclut «l’optimum climatique holocène» provoqué par la mécanique céleste (l’hémisphère Nord est au plus près du Soleil durant l’été boréal, à l’inverse de la situation actuelle). Puis de 5 000 à il y a 100 ans, la température moyenne baisse doucement jusqu’à il y a 1 500 ans et plus vite ensuite, d’environ 0,7°C.
Toutefois, cette baisse n'est pas égal