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Libération

Nucléaire : en France, un scénario catastrophe à 430 milliards d’euros

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Une étude prône la prévention pour réduire les risques d’accident grave.
publié le 10 mars 2013 à 21h46

«Sous-estimer le coût de l'accident nucléaire peut conduire à sous-estimer la valeur de sa prévention… ce qui conduirait à prendre plus de risques que ce qui est raisonnable.» Le propos est de Patrick Momal, ex-économiste à la Banque mondiale, recruté il y a quelques années par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). C'est à la demande expresse de son directeur général, Jacques Repussard, qu'il a calculé le «vrai» coût d'un accident nucléaire en France : de 120 milliards d'euros pour un accident grave à 430 (en moyenne, la fourchette va de 250 à 1 000 milliards) pour un accident majeur de type Fukushima.

La direction de l'IRSN s'est engagée dans ce travail, sans demander de feu vert au gouvernement. Signe d'indépendance, mais aussi de lucidité. Les pouvoirs politiques et les industriels du nucléaire pourraient rechigner devant le coût de la prévention des accidents. Or, martèle Repussard, «s'il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de sûreté. C'est le cas de Tchernobyl où l'un des facteurs de l'accident est la pénurie d'électricité qui a conduit à reporter un exercice de sûreté, par ailleurs mal conçu, et contribué à provoquer l'accident. L'économie du nucléaire est donc un facteur important, très sensible lors de la fin d'un système électronucléaire dans un pays».

Météo. Cette étude a débuté en 2005 à l'époque où la renaissance de l'industrie nucléaire était vantée par ses partisans. Patrick Momal s'y est