Au LKB, Laboratoire Kastler Brossel, on fabrique du Nobel en série. Mais avec quelle recette ? Une question pour ministres de la Recherche relancée en octobre lorsque le Nobel de physique a été attribué à Serge Haroche - avec David J. Wineland. Un Nobel qui n’a pas étonné les spécialistes. Professeur au Collège de France, médaille d’or du CNRS 2009, membre de l’Académie des sciences… tout sauf une surprise. Mais aussi Serge Haroche, le petit jeune à droite sur la photo de la quatrième page de couverture d’une brochure sur la vie du fondateur du LKB, Alfred Kastler. Cliché pris en 1966, l’année où se dernier reçut son prix Nobel. On y voit, devant l’Ecole normale supérieure, rue Lhomond au cœur du Quartier Latin, les 32 membres du laboratoire. A gauche de Kastler, place du fils spirituel, un homme encore jeune, Claude Cohen-Tannoudji. Il sera nobélisé en 1997. A l’extrême droite du groupe, un tout jeunot, sourire aux lèvres et main dans la poche du pantalon, décontracté, Serge Haroche. Presque 10% de Nobel dans l’équipe. Qui dit mieux ? Comment y sont-ils arrivés ? L’aventure va-t-elle continuer ? Réponse avec la visite du labo, autour de quatre physiciens trentenaires, guidé par son directeur, Antoine Heidmann.
Le premier ingrédient de la recette, c'est de ne pas confondre gentillesse ou modestie personnelle - une des marques des leaders du LKB - et manque d'ambition scientifique. Ici, on ne fait pas dans l'imitation ou la répétition, on s'attaque «aux concepts fondamenta