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vendredi, vie sauvage

Comment naissent les taches

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En observant comment les motifs évoluent sur les ailes de mouches du vinaigre, des chercheurs ont pu comprendre plus généralement comment un trait physique apparait et évolue sur le plan génétique.
Diversification des motifs pigmentaires des ailes de drosophiles. (© N. Gompel & B. Prud'homme)
publié le 22 mars 2013 à 15h20

Des taches de la grenouille ou de la girafe aux rayures du tigre et du poisson-clown, de nombreux animaux présentent des motifs variés et multicolores, qui peuvent remplir nombre de fonctions : camouflage, reconnaissance entre congénères, parade nuptiale... Benjamin Prud'homme et Nicolas Gompel, deux scientifiques de l'Institut de biologie du développement de Marseille-Luminy, qui dépend du CNRS et de l'université d'Aix-Marseille, ont étudié comment ces motifs apparaissent au fil de l'évolution, et comment ils évoluent par la suite. Leurs travaux sont parus dans la revue Science datée du 22 mars.

Pour cela, ils sont allés chercher la meilleur amie des chercheurs en génétique : la mouche drosophile. Ce diptère commun présente l'avantage de se reproduire rapidement (plus, mettons, qu'un zèbre), d'être très résistant et de ne pas prendre trop de place en laboratoire (moins en tout cas, au hasard, qu'un tigre). En quelques mois, une population de drosophiles se perpétue en de nombreuses générations, et leur génome, bien connu, peut facilement être examiné.

Or les drosophiles présentent parfois sur les ailes des taches noires, dont la taille, le nombre et l'emplacement varient d'une lignée à l'autre. Les chercheurs rappellent dans leur étude la répartition des rôles entre deux types de gènes dans l'apparition de différents caractères physiques. L'image qu'ils proposent est celle d'un chantier, où des gènes «arch