Le 3 avril, le Parlement a adopté définitivement une loi «relative à l'indépendance de l'expertise en matière de santé et d'environnement et à la protection des lanceurs d'alerte». Le texte, dont l'initiative revient aux élus du groupe Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), portera peut-être le nom de Marie-Christine Blandin, sénatrice verte du Nord qui l'a signé en premier auteur. Votée par l'ensemble de la gauche, la loi résulte d'un constat dressé par le député communiste André Chassaigne lors du débat parlementaire : «La déontologie et l'indépendance de l'expertise ainsi que la protection des lanceurs d'alerte sont devenues une attente forte de nos concitoyens.» Elle stipule donc que «toute personne physique ou morale a le droit de rendre publique ou de diffuser de bonne foi une information concernant un fait, une donnée ou une action, dès lors que la méconnaissance de ce fait, de cette donnée ou de cette action lui paraît dangereuse pour la santé ou pour l'environnement».
Le gouvernement s'est rallié à cette proposition, mais c'est un secret de polichinelle que plusieurs ministres, dont Geneviève Fioraso, en charge de la Recherche, ont tordu le nez devant la proposition initiale. Et obtenu des inflexions sérieuses, en particulier sur la «haute autorité» de l'expertise réclamée par les écologistes et dont les pouvoirs ont été réduits.
Pourtant, le livre de Stéphane Foucart, journaliste scientifique au Monde, illustre la pertinence d