Devinette. Quel est ce pays qui rêve et parle d’une «économie bleue» ? Réponse : l’Indonésie. Une nation d’îles - 17 000, dont 6 000 hébergent près de 250 millions d’habitants, parmi lesquels 50 millions dépendent des ressources marines : poissons, algues, aquaculture. Le thon domine les prises, dans ces mers équatoriales où se trouvent les plus grandes nurseries du monde. Thon jaune et, surtout, avec près de deux millions de tonnes par an, la bonite - le thon en boîte - dont c’est la principale zone de capture mondiale. Mais aussi du thon «obèse», utilisé en sashimi, vendu beaucoup plus cher. Ou les crevettes de la mer d’Arafura que l’on retrouve dans nos supermarchés.
En 2014, sur l’île de Bali
«Le gouvernement indonésien l'a bien compris, s'il ne gère pas correctement ces ressources vivantes, qu'il s'agisse des stocks, de la pêche illégale ou de la surveillance de l'environnement, le pays prendra un grand risque», explique Philippe Gaspar. L'océanographe travaille pour CLS, Collecte localisation satellites, installé à Toulouse. Déjà, 1 500 navires de pêche industriels (plus de 24 mètres) indonésiens sont équipés de balises argos, dont CLS assure le suivi. Surtout, le gouvernement indonésien vient de signer un contrat de 23 millions d'euros sur quatre ans avec CLS pour implanter en Indonésie un centre national de surveillance océanographique et de gestion des pêches. La construction est lancée sur l'île de Bali. «Ouverture prévue en septembre 2014», lance Gaspar, dont les premières