«Très important et très excitant», s'exclame Paschal Coyle. Le physicien d'origine britannique, directeur de recherche au CNRS, travaille au Centre de physique de particules de Marseille. La cause de son enthousiasme ? L'annonce, lors du raout de l'expérience Icecube, la semaine dernière à Madison (Wisconsin, Etats-Unis), de la détection d'une trentaine de neutrinos vraiment maousses, affichant «une énergie de plusieurs dizaines de milliers de milliards d'électronvolts». Ils pourraient provenir de monstres cosmiques, peut-être de la matière avalée par le trou noir supermassif du centre de notre galaxie. Cette détection permet d'espérer l'ouverture d'une nouvelle fenêtre sur le cosmos, par un nouveau type de télescopes, aptes à détecter ces énigmatiques neutrinos.
La trentaine de neutrinos annoncés par Francis Halzen, le porte-parole d’Icecube, fait suite à la capture de deux autres, encore plus énergétiques. Baptisés Bert et Ernie, ces deux lascars ont fait l’objet d’une publication récente (1) soulignant leur énergie faramineuse d’environ un péta-électronvolts (un péta, c’est un million de milliards). Ils explosent ainsi tous les records et affichent une énergie 150 fois supérieure à celle des protons de l’accélérateur du Cern, près de Genève, où fut découvert le boson de Higgs.
Vers l’intérieur de la Terre
Tous ont été capturés par un instrument pour le moins étrange. Icecube est installé au pôle Sud géographique. Donc sur un plateau de glace épais de près de 3 kilomètres, près de la s