On a enfin vu des galets sur Mars. Une étude internationale publiée aujourd’hui (1) rapporte la première observation de terrain de sédiments aquatiques, riches en feldspaths, au cœur du cratère Gale. Elle permet d’imaginer la géographie martienne il y a 3,6 milliards d’années. Climat moins frisquet et plus humide que celui d’aujourd’hui, pression atmosphérique plus forte, pour éviter l’évaporation de l’eau.
Sur 300 mètres environ, une caméra du rover Curiosity a enregistré des images de galets figés dans des alluvions. La résolution très élevée des images produites par les instruments de mesure de la Nasa a rendu possible l’observation des dépôts sédimentaires jusqu’à l’échelle du grain de sable. Une performance technologique pour un travail de fourmi.
Semblables à ceux que l'on peut trouver dans le désert de l'Atacama, au Chili, les cailloux sont gros jusqu'à 4 centimètres de diamètre. Lisses et arrondis - par l'érosion et leur transport dans l'eau, affirment désormais les chercheurs, confortés par les résultats des analyses chimiques -, ils diffèrent de ceux observés précédemment sur la planète rouge. Tel un millefeuille, ils sont agglomérés en alternance avec des couches de sable. Pour les scientifiques, autant de preuves que l'eau liquide a autrefois circulé et les a charriés. «Une percée», se réjouit le géophysicien Douglas Jerolmack dans la revue Science.
Griffée par des réseaux de sillons et sculptée par d’imposants canyons - des images