Son physique disgracieux et sa petite taille ne laissent pas présager de son incroyable résistance, et pourtant : le rat-taupe nu (ou rat-taupe glabre, Heterocephalus glaber) n'est pas sujet au cancer. Aucun cas n'a jamais été recensé chez ce rongeur qui évolue en Afrique de l'Est. Une particularité que viennent d'expliquer deux chercheurs de l'université de Rochester (Etats-Unis) : Vera Gorbunova et Andrei Seluanov, biologistes spécialistes des rongeurs, ont découvert que la présence d'acide hyaluronique empêche les cellules du rat-taupe nu de s'agglutiner pour former des tumeurs.
Dans leur étude, publiée jeudi dans la version en ligne de la revue Nature, les deux scientifiques expliquent que cet acide se trouve dans l'espace situé entre les cellules, appelé «matrice extracellulaire». Alors que les recherches sur le cancer sont le plus souvent effectuées sur les souris, les deux chercheurs ont choisi de prendre le contre-pied et d'étudier des animaux qui y semblent résistants. Tandis que les souris ont une espérance de vie moyenne de quatre ans, le rat-taupe nu, lui, peut fièrement atteindre une trentaine d'années, et ce malgré sa maigre constitution (un adulte mesure environ 8 centimètres et pèse en moyenne 35 grammes).
L'équipe a donc tenté de déterminer l'or