L'ethnologie n'est pas une science exacte. Et alors ? Où est le problème? A tous les sceptiques et autres détracteurs de cette discipline qui ouvrit, excusez du peu, des océans de réflexion humaine, on donnera un conseil : relire bien sûr Lévi-Strauss, et, plus contemporain, se régaler avec Nigel Barley. Cet anthropologue anglais a tenu dans Libération en 2008 et 2009 une chronique mensuelle hilarante qui racontait son Londres, à la manière d'un… anthropologue ; ce terme englobant l'ethnologue et l'ethnographe, savantes subtilités que nous n'aborderons pas ici.
S'il faut lire Nigel Barley, c'est que ce féroce mais drolatique conservateur du British Museum possède un talent et une vertu irremplaçables. Dans ses romans désopilants - Un anthropologue en déroute, le Retour de l'anthropologue et L'anthropologie n'est pas un sport dangereux (Payot) -, Barley dit mieux que n'importe quelle thèse universitaire, les coulisses de ce métier un peu mystérieux et encore si jeune (à peine un siècle et demi). Ses clés de lecture, ses ouvertures infinies, ses chausse-trapes, ses limites.
Dans un tout autre champ d'application, la psychanalyse a été la cible et connaît toujours de violentes attaques, comme si elle avait revendiqué un quelconque statut scientifique. C'est pourtant le mauvais procès qui lui est fait, notamment par le philosophe Michel Onfray, jamais en reste d'un faux combat pourvu qu'il soit médiatique. De même, les pourfendeurs de l'ethnologie lui pr