Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) vient de paraître. A première lecture, on est frappé par le soin apporté au choix des mots. Les rédacteurs ont redoublé de prudence, et on les comprend : le précédent rapport, paru en 2007, a fait l'objet d'attaques violentes. On a crié à la falsification, au complot, à la faute déontologique, au loup. Et on s'est surtout trompé de cible. Le grand public, alarmé, a découvert que les scientifiques échangeaient des mails, faisaient des erreurs et réfléchissaient à la meilleure manière de présenter leurs données. Diable. Ce ne sont donc pas des oracles capables de nous livrer sans sourciller la Vérité et les Faits inéluctables de la Science ? Ils se disputent, cherchent, doutent, se trompent ? Qui croire si même les faits sont une affaire si humaine ? Le scandale du Climategate et la prétendue controverse climatique se fondent sur ce malentendu fondamental : on a fait de la science ce qu'elle n'est pas, un discours froid de certitude absolue, en oubliant d'où elle vient - controverses fructueuses, disputes, intérêts, passions.
La climatologie est une science jeune. Elle doit encore faire reconnaître ses méthodes et ses preuves : non plus seulement l’observation et l’expérimentation, mais des modèles complexes qui permettent des projections à plus ou moins long terme (1). Les modèles c