Litière souillée, signe de sécurité. Telle semble être la devise des souris sauvages, à en croire les travaux de chercheurs des universités d'Edimbourg (Royaume-Uni), et de Santa Cruz (Californie, Etats-Unis). Leur étude, récemment parue dans la revue Animal Behaviour, oppose le comportement de deux espèces de ces rongeurs – la souris-cerf (Peromyscus) et la souris à pattes blanches (Peromyscus Leucopus) – à celui des animaux domestiques.
Là où les animaux domestiques, sortes de nababs privilégiés, préfèrent nicher dans des cocons douillets où s'offrent à eux moult ripailles fournies par l'homme, qui plus est à l'abri des prédateurs, les souris sauvages, elles, doivent lutter seules pour leur survie en milieu naturel. Conséquence : pour dormir et manger, elles se dirigent spontanément vers des lieux de vie déjà cochonnés par leurs congénères. Non par plaisir de batifoler dans la fange, mais par pur instinct de survie.
Dans un monde fait de dangers, la présence de déjections leur laisse en effet penser qu'une autre a survécu suffisamment longtemps pour avoir le temps de déféquer. Le sentiment de quiétude et les potentielles ressources présentes prennent donc le dessus sur les bonnes manières et le risque éventuel de contamination par les bactéries conten