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Libération
Vendredi, vie sauvage

Boum, quand ma baleine fait boum

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Se débarrasser de la carcasse d'un grand cétacé échoué comporte des risques explosifs, comme l'a montré un épisode récent aux Iles Feroé.
Un cachalot échoué sur la plage à Redcar, dans le nord de l'Angleterre en mai 2011. (Photo Nigel Roddis. Reuters)
publié le 29 novembre 2013 à 10h30

Mais qu’est-ce qui fait sauter les cétacés ? Dans une vidéo circulant depuis mercredi sur internet, on voit un héroïque équarisseur s’apprêter à découper la carcasse d’un cachalot (

Physeter macrocephalus

) échoué aux Iles Féroé, puis reculer en toute hâte lorsqu’une explosion soudaine projette à plusieurs mètres une abondante quantité d’intestins et autres viscères, ainsi que leur contenu. Âmes sensibles attention, c’est un peu sale.

La bête morte s’étant échouée avec deux de ses congénères, les autorités locales ont pris la décision de découper la carcasse afin d’éviter que sa décomposition ne pose un risque sanitaire. Or, les dépouilles de grands cétacés morts, une fois à terre, présentent ce risque : elles ont une fâcheuse tendance à exploser.

Que se passe-t-il au juste ? Tout d’abord, et au risque d’enfoncer une porte ouverte, une baleine, un cachalot, sont faits pour vivre en mer. Dans l’eau, la masse de leur corps, suivant le principe d’Archimède, est soutenue proportionnellement à leur volume. Une fois à terre, rien de tel. Les baleines échouées meurent ainsi généralement suffoquées, car leurs poumons, écrasés sous la masse de leur propre corps, ne peuvent plus fonctionner normalement. A cela s’ajoute de surcroît la déshydratation qui les frappe à l’air libre.

Une fois le cétacé passé de vie à trépas, la décomposition s’enclenche donc dans un espace comprimé par plusieurs tonnes de chair et de graisse. La présence dans le système digestif du cachalot des poissons