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Astronomie

Gaia, un œil sur le cosmos

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Une fusée Soyouz a décollé hier de Kourou, emportant le nouveau et puissant télescope de l’Agence spatiale européenne. Il va réaliser un catalogue en trois dimensions de plus d’un milliard d’objets célestes.
Vue d'artiste de Gaia devant la Voie lactée. (Image ESA/ATG medialab; ESO/S. Brunier)
publié le 19 décembre 2013 à 17h06

Hier, Arianespace a lancé vers les étoiles, à l’aide d’une fusée Soyouz décollant de l’astroport de Kourou, le rêve d’Hipparque. L’astronome grec qui, il y a plus de deux mille ans, a dressé la première carte cosmique. Un télescope de deux tonnes, Gaia, capable de dresser la carte en trois dimensions de plus d’un milliard d’étoiles de notre galaxie, la Voie lactée. Avec cette mission, l’Agence spatiale européenne offre un formidable cadeau aux astrophysiciens du monde entier. Son catalogue d’astres, prévu pour 2021, répond en effet aux premières des questions astronomiques : où sont les étoiles, quels sont leurs mouvements, comment brillent-elles ? Le tout avec une précision diabolique, puisque Gaia peut distinguer un objet de la taille d’un cheveu - à condition qu’il brille - à 700 km, vante Astrium, le constructeur de l’engin.

Le télescope va d'abord faire un long voyage. Après deux jours sur une orbite d'attente, Frégat, le quatrième étage de Soyouz, va le propulser vers le «point de Lagrange n°2» du système gravitationnel Soleil-Terre. Un lieu nommé L2, situé à 1,5 million de kilomètres de la planète, pile poil dans la direction opposée au Soleil. Un lieu mobile, puisqu'il suit la Terre dans sa révolution annuelle autour de notre étoile. Gaia va voguer un mois vers cette région où les forces gravitationnelles créent un point spécial, autour duquel on peut maintenir un objet à moindre frais de propulsion. Gaia sera positionné sur une «orbite de Lissajous», précise