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Grâce posthume pour le mathématicien britannique Alan Turing

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Le scientifique légendaire avait été condamné en 1952 à la castration chimique pour homosexualité, et était mort deux ans plus tard, probablement suicidé. La condamnation a enfin été annulée.
Photo d'Alan Turing en 1928, âgé de 16 ans, transmise par l'école de Sherborne dans le Dorset. (Photo Sherborne School. AFP)
par AFP
publié le 24 décembre 2013 à 8h07
(mis à jour le 24 décembre 2013 à 8h47)

Le mathématicien britannique Alan Turing, qui a joué un rôle décisif pour briser les codes secrets nazis, s’est vu accorder la grâce royale mardi à titre posthume, plus de 60 ans après sa condamnation pour homosexualité.

Considéré comme «l'Einstein des mathématiques», ce pionnier de l'informatique est mort en 1954 à l'âge de 41 ans, empoisonné au cyanure, sans que la thèse généralement retenue du suicide n'ait jamais été formellement prouvée. Il avait été condamné deux ans plus tôt pour «outrage aux bonnes mœurs» et contraint à la castration chimique en raison de son homosexualité, illégale au Royaume-Uni jusqu'en 1967.

Durant sa courte existence, Alan Turing sera parvenu à poser les fondations de l'informatique moderne et à définir les critères de l'intelligence artificielle encore en vigueur aujourd'hui : le fameux «test de Turing» qui se fonde sur la faculté d'une machine à tenir une conversation. Pour le grand public, son plus haut fait d'armes est d'avoir réussi à «casser» les codes de la machine Enigma utilisés par les sous-marins allemands croisant dans l'Atlantique Nord pendant la Seconde Guerre mondiale. Certains historiens estiment que ce coup de génie a précipité la chute d'Hitler, qui autrement aurait pu tenir un ou deux ans de plus.

Alan Turing a été gracié mardi, 59 ans après sa mort, par la reine Elizabeth II sur proposition du