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Grandeur nature

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Il faut sauver les vieux arbres et les gros carnivores. C’est le message de deux études internationales sur le rôle climatique des «grands de la forêt» et l’impact écosystémique des plus gros prédateurs.
publié le 16 janvier 2014 à 19h26

L’humanité a besoin des gros, grands, et parfois méchants êtres vivants avec lesquels elle partage la Terre. C’est la science - du moins deux équipes internationales de scientifiques - qui le dit. Et c’est une nouvelle dont l’aspect sympathique ne peut cacher le côté problématique. Couper les gros arbres est tentant pour le portefeuille des compagnies forestières. Et partager son territoire avec lions, ours ou meutes de loups n’a rien de simple. Très loin d’une ode à la beauté sauvage, même si cette approche peut aussi se justifier, ces deux études relèvent de la science «dure». Elles alignent chiffres, mesures de terrain, modèles et équations.

La première (1) est parue hier, et porte la signature de 38 scientifiques, d’une trentaine de laboratoires de pays des cinq continents (Etats-Unis, Chine, Espagne, France, Colombie, Australie, Argentine…). La seconde (2) est une méta-analyse de la littérature scientifique sur l’état des populations de grands carnivores - la plupart sous forte pression humaine - et leurs rôles dans les écosystèmes. Les deux études concluent que le massacre des grands arbres comme des grands carnivores a des effets négatifs majeurs… pour les hommes.

Faut-il sauvegarder les vieux et grands arbres ? Si le rôle des «anciens» de la forêt comme niche écologique, habitat de nombreuses espèces animales, est bien connu, leur fonction dans le cycle du carbone et la régulation du climat bousculé par nos émissions massives de gaz carbonique était comprise à l'envers