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Les faux calculs de la politique de recherche

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Bibliométrie . La concentration des crédits, un choix qui nie le réel.
publié le 16 janvier 2014 à 19h26

A l’étage gouvernemental, un dogme règne : la science se concentre, il faut donc concentrer les financements sur quelques sites étiquetés «excellents». Ce serait ballot de financer les médiocres… Ce credo sert de guide aux réformes du financement de la recherche publique dans différents Etats, dont la France. Pour nos ministres, il faut cesser le saupoudrage des crédits. Et comme la recherche publique ne se commande pas comme l’armée, multiplier les guichets et les changements de structures pour la contraindre à cette concentration. Les réformes conduites sous Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy ont visé cet objectif, la poursuite des «investissements d’avenir» Labex, Equipex et autres Idex (respectivement label, équipement et initiative d’excellence) par le gouvernement actuel montre qu’il ne les renie pas.

Mais que vaut le postulat de base ? Il est faux, démontre une équipe franco-québecoise (1) de sociologues et de géographes. La science se déconcentre à tous les nivaux spatiaux, affirment-ils, à l’aide d’une étude bibliométrique précise sur le Web of Science (WOS).

Ils ont d'abord identifié les unités de lieux qualifiables d'«agglomérations», où travaillent les scientifiques. Ainsi, l'agglomération «Paris» - au quatrième rang mondial par sa production scientifique - regroupe l'ensemble des laboratoires d'Ile-de-France, qu'ils soient à Palaiseau, Evry ou dans le Ve arrondissement.

«Dynamique». Puis, ils ont étudié l'évolution