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Climat La mécanique des catastrophes

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Deux études, l’une sur les vagues de chaleur estivales, l’autre sur le phénomène El Niño, montrent pour la première fois les mécanismes par lesquels le réchauffement accentuerait leur fréquence et les dégâts qu’ils provoquent.
publié le 30 janvier 2014 à 17h36

Un climat plus chaud, ce sont des coups durs plus fréquents. Intuition physique, conclusion probable… Mais peut-on quantifier cette évaluation ? Jusqu’à présent, de nombreux phénomènes météo et climatiques violents résistent à la simulation numérique du climat futur, en raison de leurs conditions d’émergence, souvent de taille inférieure à la maille de résolution des équations des modèles informatiques. C’est ainsi que le devenir des cyclones reste énigmatique. Pourtant, deux sujets d’inquiétude - les vagues de chaleur estivales et le phénomène El Niño dans le Pacifique tropical - viennent de dévoiler les mécanismes par lesquels le climat réchauffé pourrait accentuer leur fréquence et les dégâts qu’ils provoquent.

Couverture de neige

Parmi les phénomènes météorologiques dévastateurs, les canicules estivales font figure de thème imposé. Dans un climat plus chaud, simple effet statistique, elles devraient être plus fréquentes. Mais peut-on aller au-delà de la statistique ? Oui, répond un trio de chercheurs, deux de l’Académie des sciences chinoise (Pékin) et une de la Rutgers University (Etats-Unis).

Leur étude (1) porte sur les trente dernières années durant lesquelles les vagues de chaleur estivales extrêmes se sont multipliées. On se souvient de l’été 2003 en France, ou 2010 en Russie, avec décès prématurés massifs chez les personnes âgées, récoltes de céréales en forte baisse, incendies de forêts, émissions massives de gaz carbonique par des écosystèmes forestiers en stress hydrique, etc.

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