Mardi dernier, la salle Lamartine de l'Assemblée nationale accueillait l'Autorité de sûreté nucléaire pour son audition annuelle par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques. Un exercice dont le député EE-LV Denis Baupin soulignait qu'il «n'est pas anecdotique et qu'il ne doit pas se banaliser, car il met en jeu la responsabilité des parlementaires». Au vu du caractère très clairsemé des rangs des parlementaires, comme des journalistes, cet avis semble peu partagé.
Le contenu du rapport 2013, déjà posé par le président de l’ASN, Pierre-Franck Chevet, sur les bureaux du président de la République, du Premier ministre, mais aussi de plus de 600 élus, nationaux et locaux directement concernés par des activités nucléaires sur leur territoire, n’est pourtant pas banal. Exhaustif (1), il permet de jauger l’intensité de l’activité de l’ASN, dont témoignent les plus de 2 000 inspections dans les centrales et usines du combustible nucléaires, hôpitaux, entreprises ou laboratoires de recherche. Ou les plus de 12 000 lettres qui ont suivi, disponibles sur le site web de cette autorité administrative indépendante, créée par la loi en 2006.
Si les risques du nucléaire médical ou de recherche, ainsi que les enjeux de radioprotection (radon dans les maisons, personnel navigant des compagnies aériennes, utilisation de sources radioactives dans l’industrie) sont abordés, c’est la sûreté des centrales nucléaires qui motive le plus les députés. Logique,