Une femme, la première, seule face à un bataillon de 55 hommes récompensés depuis 1936 par la médaille Fields, décernée tous les quatre ans à un maximum de quatre mathématiciens de moins de 40 ans. Cela donne un taux de féminisation de 1,8%. C'est peu et très loin du corps des pompiers de Paris, référence absolue en termes de masculinité puisque 8% des pompiers sont des pompières. Maryam Mirzakhani, étudiante de l'université Sharif de Téhéran, la plus prestigieuse en Iran, titulaire d'un doctorat de Harvard (Massachusetts) et aujourd'hui professeure à Stanford, en Californie, représente un progrès considérable d'autant plus spectaculaire qu'elle est iranienne et le pur produit d'une société peu soucieuse de la parité. Quand on lui demande d'expliquer très simplement ses mathématiques, elle répond : «La plupart des problèmes sur lesquels je travaille sont liés aux questions de géométrie des structures ou des surfaces et à leur déformation.»
Les femmes reconnues comme de grandes mathématiciennes ont longtemps été des passagers clandestins devant d’une manière ou d’une autre se dissimuler derrière un homme pour arriver à leurs fins. Il y a Sophie Germain (1776-1831) qui se procure les cours de l’Ecole polytechnique (l’X), fermée aux femmes, en se faisant appeler Ambroise-François Germain. Autodidacte, elle entretiendra une correspondance avec Joseph-Louis Lagrange, premier professeur d’analyse à l’X, et avec le grand Carl Friedrich Gauss. L’un et l’autre, impressionnés