Puisque sciences et technologies transforment le monde, savoir où la science est produite constitue une information précieuse. Surtout lorsque la réponse à cette question évolue. Deux institutions viennent d’alimenter ce dossier.
L'OCDE a publié son rapport annuel, «Science, technologie et industrie». Il met l'accent sur le déclin relatif de la Triade (Etats-Unis, Europe, Japon), dont les dépenses de R & D (recherche et développement), surtout publiques, sont «comprimées». En dix ans, la part de la zone OCDE dans la recherche mondiale a ainsi reculé de 90% à 70%. Et c'est désormais la Corée du Sud qui consacre la plus grande part de son PIB (4,36%) à la R & D ; la France se traînant à 2,2% malgré un objectif fixé à 3% il y a vingt ans et réaffirmé en 2000 avec la stratégie dite «de Lisbonne». A l'inverse, les pays émergents augmentent leurs efforts. Et surtout la Chine qui talonne l'Union européenne en volume de dépenses, 257 milliards de dollars en 2012, contre 282 milliards. Elle l'a déjà dépassé, de peu en part du PIB avec 1,98% contre 1,96% et vise les 2,5% en 2020.
Si l’on poursuit les évolutions rapides de ces dernières années, la Chine va dépasser l’UE en 2014, puis les Etats-Unis en 2019, en volume de dépenses publiques et privées consacrées à la R & D. L’attractivité de l’empire du Milieu est devenue si forte qu’elle affiche désormais un bilan net positif de ses entrées-sorties de scientifiques, en particulier de retour des Etats-Unis après u