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Libération

Un œil de géant sur le cosmos

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L’Europe va franchir un pas historique pour construire le plus puissant télescope du monde, au Chili, dans le désert d’Atacama. Son miroir de 39 mètres va explorer le fond de l’espace et du temps, et étudier les exoplanètes.
Vue d'artiste de l'EELT, pour European Extremely Large Telescope, qui sera construit à plus de 3000 mètres d'altitude. (Photo ESO. AFP)
publié le 11 décembre 2014 à 17h46

Près d’un milliard d’euros en dix ans pour construire le plus puissant télescope au monde. Un œil géant sur les galaxies, le fin fond du cosmos et du temps, les systèmes solaires abritant d’autres Terres… C’est la décision que viennent de prendre les Etats membres de l’Observatoire européen austral (ESO) lors d’une réunion historique de son conseil.

Si le processus de décision s'est étalé sur plusieurs années, «il ne peut désormais plus être remis en cause», précise Denis Mourard, chargé de l'astronomie à la direction de l'Institut national des sciences de l'univers du CNRS. Plus de 90% du budget total du projet est sécurisé par des signatures d'Etats, et ce qui est ainsi engagé permet «de lancer les gros contrats, alors que jusqu'à maintenant, nous pouvions seulement réaliser la route d'accès ou le terrassement de la plateforme. L'ESO va pouvoir signer avec les industriels pour le dôme et la structure du télescope, et les premiers contrats pour les instruments avec les laboratoires d'astrophysique». Parmi ces derniers, les industriels et les laboratoires français sont bien placés pour répondre aux appels d'offres.

Si les contrats sont gros, c’est que le télescope mérite son nom : EELT, pour European Extremely Large Telescope. Géant, donc ? Oui, car avec un diamètre de 39 mètres, le télescope va opérer un véritable saut par rapport à la génération des 8 à 12 mètres, actuellement à la pointe de la technologie. Comme le quatuor de télescopes de 8,20 mètres que