Depuis mardi, un cargo automatique russe parti ravitailler la Station spatiale internationale (ISS) est en perdition dans l’espace.
Pourquoi cet échec ?
Un mauvais fonctionnement du troisième étage de la fusée Soyouz, après son tir depuis le cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan), a placé sur une mauvaise orbite le cargo automatique Progress . En outre, il n'a ensuite jamais établi de contact avec le centre de contrôle russe, tant pour envoyer ses données de télémétrie que pour recevoir des ordres des contrôleurs. En conséquence, l'Agence spatiale russe, Roskosmos, a suspendu tous les vols prévus de ce lanceur, dont le tir d'une relève d'équipage le 26 mai, tant qu'une commission d'enquête n'aura pas élucidé les causes de ce dysfonctionnement et mis en œuvre les mesures correctives nécessaires.
Quelles conséquences pour l’ISS ?
La société américaine Space X a réussi le 15 avril le lancement du cargo automatique Dragon, qui s'est ensuite amarré à la station spatiale. Les six astronautes actuellement à bord n'ont donc rien à craindre, puisque la trajectoire du Progress ne menace pas l'ISS et qu'ils disposent de ravitaillement. La prochaine livraison, prévue pour le 19 juin, doit être réalisée par un cargo Dragon.
Que va devenir le cargo ?
Les contrôleurs russes n'espèrent plus reprendre la main sur Progress . Comme il ne peut allumer ses moteurs, il va perdre progressivement de l'altitude puis chuter sur Terre. D'après les premiers calculs, Progress devrait rester une semaine ou deux en orbite, avant de descendre. Mais il est encore impossible de déterminer son point d'entrée et s'il représente un risque. La zone où il est susceptible de tomber est une large partie de la Terre, de part et d'autre de l'équateur jusqu'à la latitude du nord de la France et le sud de l'Australie. En situation normale, les Progress effectuent une rentrée atmosphérique pilotée, de manière à optimiser leur «suicide» avec une combustion maximale de ses sept tonnes (et des poubelles de la Station dont il est bourré) dans l'atmosphère favorisée par l'absence de toute protection thermique.
Toutefois, il est possible qu’une part des éléments les plus massifs du vaisseau, propulseurs, pièces d’amarrage et réservoirs de carburant, survivent à la traversée atmosphérique. En revanche, la probabilité qu’elles touchent un établissement habité est très faible, puisque les zones urbaines représentent moins de 3% de la surface du globe terrestre.