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Libération
Récit

Retour sur Terre vendredi pour le cargo russe Progress

Le vaisseau de ravitaillement, en perdition dans l’espace et en chute lente en direction de notre planète, se désintégrera vendredi en entrant dans l’atmosphère.
Un cargo de ravitaillement Progress photographié par la Nasa en 2010. (Photo Nasa. Reuters)
publié le 6 mai 2015 à 11h57
(mis à jour le 6 mai 2015 à 12h45)

On sait désormais quand le ciel nous tombera sur la tête. Ou plutôt le cargo russe Progress, en perdition dans l’espace depuis une semaine. D’après les calculs des spécialistes de Roskosmos, le vaisseau entrera vendredi dans l’atmosphère terrestre, où il se désintégrera entre 0 h 23 et 20 h 55 (heure de Paris), a annoncé l’Agence spatiale russe dans un communiqué publié sur son site web mercredi.

«Le vaisseau va entièrement se consumer en traversant les couches de l'atmosphère de la Terre, et seuls quelques petits fragments atteindront la surface de la planète», a-t-elle fait savoir, sans préciser où ces «petits fragments» (c'est quand même ça qui nous intéresse…) allaient atterrir.

Car bien que le cargo spatial soit dépourvu de bouclier thermique, il est possible que les gros éléments du vaisseau survivent à la traversée de l'atmosphère (propulseurs, pièces d'amarrage et réservoirs de carburant), comme nous le rappelions vendredi 1er mai. La probabilité que ceux-ci s'écrasent sur une zone habitée reste très faible – ces zones comptant pour moins de 3% de la surface terrestre –, mais elle existe.

A mesure que l'heure d'entrée dans l'atmosphère s'approche, il sera possible «d'exclure certaines zones terrestres et marines», précisait jeudi dernier Holger Krag, directeur du bureau chargé des débris spatiaux à l'Agence spatiale européenne, sur un blog de l'organisme. Jusqu'à dislocation de ses composants dans l'atmosphère, on peut suivre ici la trajectoire de Progress.

Petit rappel des faits : le 28 avril, le vaisseau de ravitaillement Progress M-27M, qui devait rejoindre la Station spatiale internationale (ISS), a été placé sur une mauvaise orbite après un dysfonctionnement du troisième étage de son lanceur Soyouz. Les contrôleurs russes au sol n’ont, par ailleurs, jamais réussi à établir le contact avec lui, ce qui a vite rendu vaines les tentatives de maîtriser son retour sur Terre.

D’habitude, les trois à quatre cargos Progress envoyés chaque année pour ravitailler l’équipage de l’ISS se consument dans l’atmosphère à leur retour de mission. Ils retombent généralement dans l’océan Pacifique, la grande décharge des objets spatiaux en fin de vie. Les astronautes à bord de la station en orbite ne seraient, eux, pas en danger : ils disposent encore de plusieurs mois de réserves en nourriture, et doivent être ravitaillés à partir du 19 juin par un cargo Dragon de la société américaine SpaceX.