On dirait que Pluton a fait exprès. A peine a-t-elle senti les regards braqués sur elle que la planète naine a exhibé devant la sonde New Horizons… un cœur gros comme ça, dessiné à sa surface. Un philtre d’amour n’aurait fait mieux pour lever une armée de doux rêveurs et les envoyer défendre une cause qu’on croyait enterrée : «Et d’abord, pourquoi Pluton c’est pas une vraie planète ?» C’est simple : parce qu’elle n’est pas assez lourde pour ramasser sur son passage les petits corps qui partagent son orbite. Mais les internautes ne veulent rien savoir. Ils ont ressorti leurs dessins de Pluton la larme à l’œil, abandonnée dans un coin pendant que les huit autres planètes s’amusent sans elle. Ouiiiin !
Si le Select Club des planètes officielles veut fermer ses portes, grand bien lui en fasse. L'exploration des petits astres, elle, ne fait que commencer. Plus qu'une planète au rabais, Pluton est la star des «objets de la Ceinture de Kuiper», ce ramassis de cailloux qui ceint notre système solaire et que l'on connaît si peu. Il faudra un jour aller voir son homologue Eris, un corps aussi gros que Pluton et dont notre meilleure image n'est toujours qu'un amas de pixels. Et comprendre ce que sont ces drôles de taches brillantes, comme du sel ou de la glace, que la sonde Dawn a photographiées ces dernières semaines sur la surface de Cérès - champion des astéroïdes.
Et puis écouter ce que dira Philae, l’atterrisseur européen cramponné sur «Tchouri», qui sera en août le premier engin à observer de près le dégazage d’une comète près du Soleil… Et encore lancer Juice, la mission qui explorera les lunes glacées de Jupiter vers 2030 pour y découvrir des conditions propices à la vie… Un monde reste à découvrir.