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La Terre se (re)fait tirer le portrait

La Nasa a dévoilé sa première photo complète de la Terre depuis 1972.
Première photo complète de la Terre depuis 1972. (Photo AFP)
publié le 23 juillet 2015 à 9h19

Oh la belle bleue ! La Nasa a dévoilé lundi sa première photo complète de la Terre depuis 1972 (ci-dessus). A 1,6 million de kilomètres du globe, au point où les gravités du soleil et de la planète bleue s'annulent, le satellite américain DSCOVR a pris une série d'une dizaine de clichés de la Terre. Les précédentes photos étaient des mosaïques, composées à partir de photos partielles de la planète et assemblées grâce à des nuages ajoutés numériquement. La célèbre photo de la Terre présente sur certains smartphones en est un exemple.

L'appareil photo de 4 mégapixels embarqué, baptisé Epic, pour «Earth polychromatic imaging camera», capture des images d'une précision exceptionnelle à travers 10 nuances du spectre chromatique, de l'ultraviolet à l'infrarouge. Le nouveau portrait de la Terre est en réalité une fusion de trois clichés de la terre complète, technique qui permet de restituer davantage de détails et de couleurs. La précision du capteur permet ainsi d'admirer depuis l'espace les eaux turquoise des Caraïbes. «Une belle façon de nous rappeler que nous devons protéger la seule planète que nous avons», a commenté la Maison Blanche sur Twitter.

Par rapport à la dernière image de la Nasa (ci-dessous), qui remonte à la mission Apollo 17 il y a quarante-trois ans, les couleurs de la version 2015 sont moins vives et contrastées, mais plus réalistes. En 1972, les trois astronautes d'Apollo 17, qui se disputent toujours la paternité du cliché et restent les seuls êtres humains à avoir photographié la Terre dans son ensemble, utilisaient un objectif 35 mm et une pellicule spécialement fabriquée par Kodak. La teinte bleutée du millésime 2015 est en revanche involontaire, due aux effets de la lumière du soleil sur les molécules d'air. Les ingénieurs de la Nasa vont tenter de rectifier ce léger défaut.

La photographie de 1972 par les astronautes d'Apollo 17.

La photo prise le 6 juillet n'est cependant pas la seule image du «disque complet» de la Terre depuis quarante ans. En 2004, la sonde spatiale japonaise Hayabusa avait photographié le disque terrestre lors d'une mission de collecte d'échantillons d'un astéroïde. Début 2015, un autre satellite japonais, Himawari-8, a également enregistré des images. D'autres satellites météorologiques américains, géostationnaires, mitraillent également la surface, mais propose toujours le même point de vue sur le globe.

Beaucoup de nouvelles images devraient être disponibles quotidiennement, douze à trente-six heures après le déclic, sur un site dédié de la Nasa lancé à l'automne prochain. Le satellite DSCOVR, capable de photographier n'importe quel point éclairé de la planète, est placé en sentinelle entre la Terre et l'astre du jour, afin de détecter d'éventuelles tempêtes solaires. Celles-ci peuvent en effet perturber les réseaux électriques ou encore les GPS.