Elle répond au doux nom Kepler-452 b, et c’est la cousine la plus proche de la Terre connue à ce jour. Cousine encore éloignée, certes, puisque 1 400 années-lumière nous séparent. Comme la Terre, c’est une planète «boucles d’or», située pile à la bonne distance de son étoile, dans une zone ni trop chaude, ni trop froide pour que de l’eau à l’état liquide puisse exister à la surface. Elle est la première du même ordre de grandeur que la Terre – mais tout de même 60 % plus grosse – à se situer dans cette zone «habitable» autour d’une étoile du même type («G2», selon la classification astronomique) que notre soleil.
Par rapport aux milliers d’exoplanètes connues, Kepler-452 b a donc ceci d’exceptionnel : elle combine trois critères majeurs de ressemblance à la Terre – la taille, la distance par rapport à son étoile et la nature de cette étoile. C’est le télescope chasseur d’exoplanètes Kepler, en orbite autour du Soleil, qui l’a dégotée au fin fond de la Voie lactée, dans la constellation du cygne, a annoncé la Nasa jeudi 23 juillet.
Kepler-452b is 60% larger in size than Earth and its sun is 10% larger.http://t.co/9QbWx6wPXi pic.twitter.com/98VjEsSVbo
— NASA Exoplanets (@NASAExoplanets) July 23, 2015
Bien que sa masse et sa composition ne soient pas encore déterminées, les recherches précédentes suggèrent que les planètes de cette taille ont de bonne chance d’être rocheuses. L’orbite de Kepler-452b dure 385 jours, la planète étant 5% plus éloignée de son étoile, Kepler-452, que la Terre l’est du Soleil. L’étoile en question est une ancêtre du Soleil, vieille de 6 milliards d’années, soit 1,5 milliard d’année de plus que lui. Les deux astres ont la même température, mais Kepler-452 est 20 % plus brillante et 10 % plus large que le Soleil.
Size and scale of the Kepler-452 system compared alongside the Kepler-186 system and the solar system. via NASA pic.twitter.com/Sj9YWpzpNJ
— reported.ly (@reportedly) July 23, 2015
La découverte de Kepler 452b «permet de progresser pour savoir combien de planètes habitables pourraient exister» dans notre galaxie, a expliqué Joseph Twicken, responsable scientifique de la mission Kepler, lors d'une conférence de presse jeudi. «Il est ô combien inspirant de penser que cette planète a passé 6 milliards d'années dans la zone habitable de cette planète, plus longtemps que notre Terre, a ajouté Jon Jenkins, chef analyste de la mission Kepler. C'est une chance substantielle pour que la vie se développe, si tant est que les ingrédients nécessaires soient réunis.»
Lancé en 2009, le satellite Kepler est équipé d'un capteur de 95 millions de pixels qui surveille la brillance des étoiles. Si elle diminue, il est probable qu'une planète soit passée devant l'étoile. Ce scintillement est infime, détaille l'agence spatiale, «c'est comme mesurer la baisse de luminosité d'un phare de voiture quand une mouche passe devant». Si cette baisse de luminosité se répète à intervalles réguliers, la Nasa a la confirmation qu'il s'agit bien d'une planète en orbite autour d'une étoile.
En tout, le nombre d’exoplanètes identifiées Kepler atteint 1 030 planètes «confirmées» et 4 696 planètes «candidates». Dans le secteur de Kepler-452b, 11 autres candidates attendent d’être passées au crible. La première exoplanète, 51 Pegasi b, a été découverte en 1995 par des astrophysiciens de l’Observatoire de Genève.