Quel impact auront les robots sur le marché de l'emploi ? Une étude du cabinet américain Forrester, publiée le 24 août, avance une réponse à mi-chemin des prédictions les plus alarmistes - ils mettront la majorité au chômage - et les plus optimistes - «deux ou trois emplois supplémentaires» net pour chaque nouveau robot.
Intitulée The Future of Jobs, 2025 : Working Side by Side With Robots, elle se borne à l'évolution du marché du travail américain d'ici 2025. Et conclut : «Les robots ne vont pas nous piquer tous nos emplois, mais ils vont transformer notre façon de travailler. » D'après Forrester, l'automatisation entraînera, aux Etats-Unis, la disparition de 16 % des emplois quand, en face, la création des robots, des logiciels et leur maintenance engendreront 9 % de nouveaux postes. Soit une perte nette d'emplois de 7 %.
A titre de comparaison, un rapport du cabinet Roland Berger publié en octobre 2014 estimait qu'en France, 3 millions d'emplois pourraient être concernés d'ici 2025. L'étude Forrester insiste également sur la masse de jobs transformés par les progrès des robots. «Nos analyses suggèrent que d'ici 2019, 25 % des tâches de chaque emploi seront confiées à des logiciels, des robots ou des services automatisés et directs aux clients», ce qui transformera «le rapport au travail» mais aussi les «méthodes de management et de formation». Cette transformation est déjà à l'œuvre. Le job de caissier disparaît peu à peu au profit des caisses automatiques où le client est mis à contribution. Et les professions réputées intellectuelles sont aussi de plus en plus concernées. Dans certains domaines, les médecins hospitaliers sont assistés par des programmes pour le diagnostic et par des robots pour des actes chirurgicaux. Il y a quelques mois, Bruno Bonnell, président du syndicat Syrobo, glissait à Libération : «La robolution, on est en plein dedans.»