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Libération
Les Mossos de l'HImalaya

«Lorsqu’une jeune fille devient adolescente, on lui donne une chambre pour ses amants»

Voyage en terres d'ethnologie avec le Quai Branlydossier
Inuits, Indiens, Pygmées, Aborigènes… Ils sont près de 370 millions à vivre en Amérique, en Amazonie ou en Australie. Menacés par la mondialisation, ils sont notre mémoire. Aujourd'hui les Mossos, racontés par le photographe Pierre de Vallombreuse.
(dr)
par Anne Pastor et David Rochier
publié le 12 août 2016 à 18h21
(mis à jour le 23 septembre 2016 à 10h50)

Sur les contreforts de l’Himalaya, les Mossos réinventent les relations amoureuses et le rôle des femmes dans ces sociétés dites traditionnelles.

«Leur système est à la fois matrilinéaire - la femme donne le nom - et matrilocale - l’homme va vivre chez les parents de la femme -,

explique Pierre de Vallombreuse.

Mieux, l’éducation n’est pas confiée au père, mais au frère de l’épouse. On a affaire à un peuple où la femme possède tout : biens, argent et maison…»

Une société sans père ni mari, qu’un proverbe illustre ainsi :

«L’homme est comme l’effet de la pluie sur l’herbe, peu importe qui arrose, ce qui compte, c’est que la femme soit arrosée.»

Plus étonnante, la

liberté sexuelle : «Lorsqu’une jeune fille devient adolescente, il est de bon ton de lui donner, au rez-de-chaussée, une chambre pour qu’elle puisse recevoir ses amants. De même les jeunes qui se plaisent se serrent la main en se chatouillant la paume, ce qui veut dire "je t’attends ce soir."»

C’est ce qu’on appelle la «visite furtive», qui se pratique depuis la nuit des temps et a toujours fait fantasmer les Chinois et les Hans qui écrivaient :

«Les Mossos, ces femmes qui s’accouplent sauvagement comme des animaux et ne se marient jamais.»

Aujourd'hui, elles sont en passe de devenir un folklore comme en témoignent des nuées de touristes émoustillés par ces mœurs a priori débridées. «Moi-même, raconte Pierre de Vallombreuse, je me suis retrouvé dans cette situation après un enterrement. Les femmes se sont retrouvées dans une auberge à manger et boire, et celles qui étaient en pleurs prenaient des hommes, se jetaient sur eux et les faisaient boire… L'une d'entre elles m'a dit : "Elle te plaît, celle-là, et bien allez faire l'amour là-haut…" C'était dit sans tabou, mais c'était peut-être aussi une façon d'exorciser la tristesse… Plus tard, j'ai compris que c'était plus complexe, qu'il fallait avant tout se plaire. C'est l'amour qui est à la base de leur relation.»

Photo d'illustration: Huwans clubaventure, 
spécialiste du voyage d'aventure.