Menu
Libération
Sciences

Le satellite Venµs livre ses premières images

Deux semaines après son lancement en Guyane, la machine franco-israélienne a dévoilé ses premières prises de vue. Parmi elles, une photographie du sud de Marseille.
Le satellite Venµs photographie la surface de la Terre dans douze longueurs d'ondes différentes. (Vue d'artiste. Cnes)
publié le 24 août 2017 à 12h58

Date promise, date tenue : le satellite Venµs a enregistré ses premières images de la surface terrestre dès le jeudi 17 août, soit deux grosses semaines après son lancement depuis Kourou (Guyane française). Une de ces photographies inaugurales montre la région de Jérusalem, en Israël, et une autre le sud de Marseille, en France.

Les régions de Jérusalem et Marseille photographiées par le satellite Venµs en août 2017. (Photo Venµs. Cnes)

Le choix des cibles n’est pas un hasard : Venµs est une machine franco israélienne, majoritairement fabriquée par Israel Aerospace Industries et équipée d’une caméra fournie par le Centre national d’études spatiales (Cnes). Elle est chargée, durant deux ans et demi, de mitrailler 100 sites géographiques présélectionnés par des scientifiques de différents pays pour étudier l’évolution de la végétation, l’impact des feux de forêt (auxquels sont particulièrement sensibles Marseille et Jérusalem), l’irrigation des cultures, le mouvement des glaciers et autres phénomènes liés au changement climatique.

Une seule prise de vue ne suffit pas : les régions photographiées sont souvent couvertes de nuages ou d’aérosols (poussières, pollution…) qui cachent le sol. Venµs doit donc doubler, tripler, parfois quadrupler ses clichés, avant de les envoyer à Toulouse – via une station relais à Kiruna en Suède – pour qu’ils soient traités et fusionnés jusqu’à produire une image au ciel clair. Avec la fréquence que soutient Venµs, en repassant tous les deux jours au-dessus d’un même site, on peut ainsi espérer publier une image parfaite tous les cinq à dix jours. Elles ont en outre été enregistrées dans plusieurs longueurs d’onde, qui font ressortir en couleurs vives la végétation, les étendues d’eau ou encore les feux, pour que les équipes scientifiques qui analyseront les clichés puissent choisir la bande spectrale la mieux adaptée à leur sujet d’étude.

Des cultures près de Phoenix (Etats-Unis) et la forêt péruvienne photographiées par Venµs en août 2017. (Photo Venµs. Cnes)

Le Cnes a également publié une première photo de cultures irriguées près de Phoenix dans le désert américain, pour rappeler que Venµs aidera à construire des modèles de gestion de l'eau, et une image de la forêt tropicale au Pérou, puits de carbone qui absorbe de grandes quantités de CO2. D'ici novembre, Venµs aura terminé sa phase de «qualification opérationnelle» (test et paramétrage du matériel, étalonnage des images…) et sera prête à fonctionner à plein régime.