Le mystère durait depuis plus d'un an. Le 10 mai 2018, de petites ondes sismiques ont commencé à secouer la région de Mayotte, cet archipel français coincé entre Madagascar et la côte africaine. Cinq jours plus tard, les îles sont frappées par un tremblement de terre plus important que les autres, d'une magnitude de 5,8 – un record local. Mais les petits séismes en essaim n'ont pas cessé pour autant. Près de 1 500 secousses de plus de 3,5 de magnitude ont été enregistrées au cours de l'année 2018, avec un nouveau pic d'intensité fin décembre. Dans les derniers jours de l'année, les microsecousses, imperceptibles pour l'humain, ne cessaient plus : on en comptait plusieurs par heure.
Map of felt reports received so far following the #earthquake M5.0 in Mayotte Region 44 min ago pic.twitter.com/5s8xWl5kad
— EMSC (@LastQuake) May 14, 2019
Que pouvait-il bien se passer ? Les signaux étaient atypiques sur les relevés des sismomètres, et l'origine de l'activité sismique semblait provenir de la mer, à l'est de Mayotte, à 3 500 mètres de profondeur. Des mouvements de magma sous la croûte océanique ? Le CNRS a lancé et coordonné une campagne d'observation, notamment à l'aide du bateau Marion Dufresne. Plus les géologues étudiaient la question, et plus leurs soupçons se sont concentrés sur une activité volcanique.
Petite Terre est une petite île à l’est de Mayotte.
On a aujourd'hui le fin mot de l'histoire : un bébé volcan est né à 50 kilomètres à l'est de Mayotte. «Sa taille est évaluée à 800 mètres de hauteur avec une base de 4 à 5 km de diamètre. Le panache de fluides volcaniques de 2 km de hauteur n'atteint pas la surface de l'eau», explique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).