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Libération
Chronique «le fil vert»

«Viens voir les docteurs», du débat sans invectives sur le climat

Le chroniqueur Clément Viktorovitch lance une émission de vulgarisation de la recherche. Une initiative louable et une première sur le climat intéressante.
(Capture d'écran «Viens Voir les Docteurs»)
publié le 19 novembre 2019 à 6h15

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On se pincerait presque pour y croire. Une émission télévisée d'une heure pour donner la parole à des chercheurs sur leurs travaux qui travaillent sur des enjeux sociétaux majeurs ? C'est bien la proposition de Clément Viktorovitch sur CliqueTV. «L'ambition est de rendre la recherche universitaire sur les questions sociétales et politiques accessible aux citoyens», explique Clément Viktorovitch.

Le premier épisode de «Viens voir les docteurs» (oui, oui, le nom de l'émission est un hommage à Doc Gynéco) a pour thème le climat. Les invités sont Jean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du Conseil scientifique du Giec, François-Marie Bréon, climatologue et directeur adjoint au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement ainsi que Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l'environnement à l'EHESS. Du lourd, donc.

La première partie est un entretien avec Jean Jouzel qui revient sur l'histoire de la recherche sur le changement climatique, la réalité de ce dernier et la responsabilité des activités humaines dans ce domaine. Bisous aux climato-sceptiques. Une punchline à retenir : «Il nous a manqué une Greta Thunberg, ces dernières décennies.» La production ne s'est pas trompée et a sorti l'extrait pour sa promo Twitter.

La deuxième partie nous a semblé la plus intéressante. Il s’agit d’une discussion à trois entre François-Marie Bréon, Jean-Baptiste Fressoz et Clément Viktorovitch. A partir de 30 minutes 30, ce dernier interroge ses deux invités sur les solutions possibles.

L’émission devient alors vraiment unique : un débat argumenté et contradictoire sans être hystérique. La solution est-elle la sobriété ou l’électrification ? Le rationnement ou la taxe ? Va-t-on vers un effondrement ou une dictature verte ?

«Le but n'est pas de montrer une confrontation avec des interlocuteurs qui cherchent à vaincre l'autre. Le but est de comprendre les raisons d'un désaccord et d'expliciter les divergences», résume Clément Viktorovitch. C'est réussi et plus de 110 000 youtubeurs ont déjà regardé. «Cela montre qu'il y a une attente pour une émission qui respecte ses téléspectateurs. Nous allons maintenant travailler à rendre l'émission plus pop sans revenir sur l'essentiel», complète l'animateur.