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Disparition: Yves Coppens, l’odyssée de l’espiègle

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Retiré du terrain, le médiatique paléontologue a longtemps cultivé sa passion des sciences.
Yves Coppens à Paris, le 14 janvier. (Photo Marie Rouge pour «Libération»)
publié le 21 janvier 2020 à 19h06
(mis à jour le 22 juin 2022 à 17h30)

[Le célèbre paléontologue Yves Coppens, découvreur de la célèbre australopithèque Lucy, est mort ce mercredi à 87 ans a annoncé son éditrice, Odile Jacob. Libération lui avait consacré un portrait en 2020. Nous le republions.]

D’abord, décrivons sa grotte. Soit, une imposante table en marbre blanc sur laquelle trône un buste sculpté de l’australopithèque Lucy, trois chaises de conférence et un fauteuil en cuir noir autour desquels des bibliothèques débordent de livres sur l’art pariétal, de maquettes de voiliers et de distinctions, comme un Mickey d’or. Ensuite vient le vieil homme, notre hôte de ce mardi matin gris de la mi-janvier : une barbe blanche de dix jours, des difficultés pour marcher mais une poigne ferme et un regard plaisantin.

«Je m'excuse du bazar», s'amuse d'ailleurs Yves Coppens. Pourtant, il y a bien plus bordélique que l'antre chaleureux du célèbre paléontologue, situé non loin de Bastille, dans le XIe arrondissement de Paris. Embêté par un carcinome à la narine droite dont il vient d'être opéré, le scientifique est comme souvent très affairé. Déjà, il lui faut assurer la promotion de ses mémoires concernant ses relations avec moult chefs d'Etat et souverains croisés, voire côtoyés, ces six dernières décennies, comme François Mitterrand ou l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier. En outre, il revient de son Morbihan natal, où le chercheur cathodique gère la candidature au patrimoine mondial de l'Unesco des mégalithes de Car