Le chant magnétique
«Salut les Terriens ! J'ai fait de la musique pour vous ! Je ne sais pas comment appeler cette chanson. Peut-être "Le son du champ magnétique" ? Vous pensez que c'est bien ?» Si Bepi-Colombo parlait français, elle aurait trouvé le jeu de mots parfaits pour baptiser sa composition : le «chant magnétique», évidemment ! La sonde euro-japonaise qui voyage vers Mercure (un périple de sept ans) est passée tout près de la Terre le 10 avril. Elle a profité de l'attraction de notre planète pour infléchir sa trajectoire vers le centre du système solaire.
Hello Earthlings! I made some music for you! I'm not sure about the right name for the song. Maybe 'The Sound of the Magnetic Field'? Do you think it's good? I recorded it just for you with the help of my magnetometer instrument built by@tuBraunschweig and @IWF_oeaw pic.twitter.com/PR0i0ghW6n
— Bepi (@ESA_Bepi) April 21, 2020
Profitant de la proximité avec la planète bleue, qu’elle a rasée à 12 700 kilomètres de distance, BepiColombo a tendu son
magnétomètre, au bout d’un long bras de métal. Le capteur a mesuré l’intensité du champ magnétique terrestre en passant l’
[ arc de choc ]
à l’entrée de la
[ magnétosphère ]
, en s’approchant puis en s’éloignant à nouveau de la Terre. Cette mesure d’intensité a été
[ convertie en ondes sonores ]
pour qu’on puisse apprécier ses variations à l’oreille. Et le compte Twitter de BepiColombo géré par l’ESA a
.
Un astéroïde en visite
Il n'y a pas que des satellites artificiels qui frôlent la Terre en ce moment… Mercredi, l'astéroïde 1998 OR2 est aussi passé suffisamment proche pour qu'on puisse l'observer dans de bonnes conditions. La distance n'est évidemment pas comparable : «proche de la Terre», pour un caillou de large de 2 kilomètres sur 4, c'est 6 millions de kilomètres (seize fois la distance-terre Lune).
L'astéroïde est classé «potentiellement dangereux» par la Nasa en raison de sa taille, il ne représentait toutedois aucun danger pour la planète lors de ce passage. 1998 OR2 tourne sur lui-même en 4,1 heures, ont calculé, parmi tous ceux qui observaient son arrivée, des astronomes belges grâce au télescope TRAPPIST-Nord installé au Chili.
Après Proxima, un nom pour la prochaine mission de Pesquet
Thomas Pesquet retournera sur l’ISS l’an prochain pour six mois et va bientôt commencer son entraînement à Houston avec les astronautes américains,
. Pour commencer à sensibiliser le public, l’agence spatiale européenne et le Cnes proposent un concours : trouver le nom de sa mission ! La précédente, en 2016, s’appelait Proxima.
Le nom doit être «facile à prononcer dans plusieurs langues (dont le français et l'anglais), assez court pour figurer sur un logo, et assez original pour saisir la singularité d'une mission spatiale». Les propositions doivent être soumises avant le 12 mai sur une page dédiée, avec un bref paragaphe pour expliquer la motivation. Le choix du nom parmi les candidats sera fait cet été, et dévoilé peu après.
Les autres astronautes européens de la classe 2009 ont volé, ces dernières années, sur des missions appelées Beyond, Blue Dot, Principia, Iriss et Horizons.
Un nouveau vaisseau pour les taïkonautes
En Chine, une fusée Longue Marche 5B est arrivée sur son pas de tir à la base de Wenchang. Cette déclinaison de la Longue Marche 5 est calibrée pour envoyer du lourd : elle transportera bientôt les modules de la future grande station spatiale chinoise. Mais le 5 mai, date prévue de son décollage, c'est un autre chargement qu'elle enverra dans l'espace. Sous la coiffe se cache en effet un nouveau modèle de vaisseau spatial habitable. Il doit d'abord effectuer un vol de test à vide. Si tout se passe bien, il accueillera un équipage lors d'un prochain essai et transportera, à terme, des taïkonautes vers la Lune.
Le tir la semaine prochaine de la CZ-5B est critique pour la Chine :
— Techniques Spatiales - French Space Guy (@TechSpatiales) April 29, 2020
- 1er vol de la CZ-5B qui servira à envoyer les modules de la station Tianhe.
- 1er vol de leur nouvelle capsule, capable d'aller vers la Lune.
- Dernier vol test avant l'envoi de leur sonde martienne cet été. pic.twitter.com/13rORAhfAx
La lunaison du grand confinement
Le magazine Ciel et Espace a invité tous les amateurs de la Lune à la photographier ou la dessiner au cours du mois d'avril. Après avoir récolté 638 images, la rédaction les a recadrées et mises bout à bout pour reconstituer toute une lunaison : premier croissant, premier quartier, pleine Lune, dernier quartier, dernier croissant, et nouvelle Lune. La vidéo finale, mise en musique, raconte «la lunaison du grand confinement» : «Chacun cloîtré chez soi, nous aurons pu tous nous évader ensemble !» s'enthousiasme Ciel et Espace.
Et aussi...
. Après des années de travail, la Nasa et l’ESA ont finalisé un plan pour ramener sur Terre des échantillons de roches martiennes. La mission euro-américaine prévue pour 2026 comporterait un atterrisseur, un orbiteur, un rover et une petite fusée pour décoller sur Mars.